Et si on se sentait vivre ?

Et si on se sentait vivre - The Art of Meditation.jpeg

Bonjour à tous,

J’aimerais partager ici un discours que nous avons récemment publié sur Insight Timer, ainsi qu’un extrait adapté de mon livre The Survival Guide to Staying Conscious (non traduit). J’espère que ça vous donnera envie à tous d’aller en pleine nature et de profiter des dernières semaines d’été.

Metta à vous tous, Burgs

Cliquer ici pour écouter le discours entier (en anglais) sur Insight Timer

La vie est un profond mystère, extrait de l’ouvrage Survival Guide to Staying Conscious

Je pense qu’on a tous, quelque part en nous, cette notion, cette impression, ce sentiment qu’il existe en toile de fond, derrière cette vie, un mystère que nous ne saisissons pas vraiment, et nous aimerions bien savoir de quoi il s’agit.

Au plus profond de nous existe clairement un sentiment que la vie recèle davantage qu’il n’y paraît. Peu importent les efforts que nous ayons fait pour réduire l’existence à ses rouages et dire « voilà de quoi il s’agit », nous devons admettre que la vie est un mystère extraordinaire. Toute personne qui tente de lui arracher cette part de mystère et s’entête à vouloir comprendre de quoi il s’agit passe à côté, il me semble, de ce qu’elle a de mieux : ce qui fait que la vie vaut la peine qu’on s’y engage pleinement.
La vie est pleine d’inconvénients, il y a tout un tas de choses qui sont des corvées, on a plein de difficultés. La vie n’est pas facile. Et pourtant, notre désir de vivre, cette soif de vivre, reste très forte en nous. Même dans l’adversité la plus grande, cette soif de vivre demeure.

Tournons-nous vers la nature : partout où l’œil se pose (sauf là où nous avons mis quelque chose), la vie s’exprime, avec son caractère extraordinairement inexorable ; rien ne peut l’arrêter. Ce pouvoir infini qu’a la vie opère également en nous, nous en faisons partie, nous en sommes l’expression. C’est ce que nous sommes. Ce pouvoir mystérieux qui anime toute vie est en nous, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et nous avons beau désespérément détourner notre attention et passer le plus clair de notre temps distraits et inattentifs à ce qu’il se passe réellement, quelque part en nous-mêmes, nous savons, nous nous doutons, que la vie recèle davantage que ce que nous avons peut-être d’abord cru.

Je voudrais vous encourager à considérer la vie avec sincérité, ouverture d’esprit, et du courage au cœur : c’est ainsi qu’on en arrive à lui accorder une estime et un respect profonds, et à éviter cette tendance à ne plus l’apprécier à sa juste valeur ou à croire qu’elle sera toujours là. Elle est en fait rare et infiniment précieuse. Je pense que c’est seulement quand on aura redécouvert un sentiment d’émerveillement et d’admiration pour la vie qu’on développera à son encontre une attitude plus saine. Cette attitude sera le berceau et le pilier non seulement de notre propre bien-être, mais aussi de celui des générations à venir.

Si l’on apprend à réellement être attentifs à ce qui se passe en nous-mêmes et autour de nous, la vie elle-même devient un enseignant parfait. Si nous sommes prêts à le voir, elle nous montre ce que nous avons à faire, tout le temps. Une intelligence innée est à l’œuvre qui sous-tend nos vies, et qui se trouve reflétée tout le temps dans chacune des expériences que nous faisons. Il se peut qu’elle ait agit par-delà notre perception et notre compréhension consciente, mais tout de même, au fond, une part de nous connait cette intelligence.
Tôt le matin, je médite. Très tôt, quand le monde dort encore et est au repos. Et dans cette quiétude, je me connecte à l’énergie de tout ce qu’il se passe incessamment autour de nous. Et quand mon esprit a cessé de s’agiter, je ressens qu’il reste deux choses. Tout d’abord, le rythme paisible, harmonieux et même bienheureux de la vie, qui est une expression de l’ordre naturel des choses. C’est la vie ! Elle advient, croît et s’éteint comme elle le fait depuis des milliards d’années. Elle suit un rythme des plus subtils, et ne souffre absolument aucune tension ou friction. Partout, et toujours, elle repose en elle-même sans effort aucun. Il existe derrière toute chose un sentiment si profond d’amour, malgré les épreuves et les difficultés qui surviennent parfois quand on vient à vivre et à disparaître.

Je ressens aussi l’énergie de l’humain. L’énergie de la volonté humaine et de la masse d’humanité qui se trouve sur cette terre. Et je ressens la tension insoutenable dans laquelle vit l’humanité dans les efforts qu’elle déploie pour influencer son domaine et le faire plier à ses exigences. Je ressens l’impact de cette tension sur l’ordre naturel des choses, les fissures et les pressions qu’elle implique.
Tandis que je suis assis auprès de ces deux énergies inexorables, je me connecte à la quiétude qui est à l’origine de tout et je sais que tout est exactement à sa place. Le monde, l’univers s’exprime partout et toujours précisément de la seule manière dont il peut s’exprimer. Cette planète s’est exprimée parfaitement pendant des milliards d’années. On peut seulement regretter que personne n’ait été là pour témoigner de cette expression extraordinairement belle.

Eh bien, nous sommes maintenant ici, et nous pouvons en être témoins. Il est facile de passer sa vie à se démener pour faire tenir son petit monde personnel, jusqu’au moment où notre vie touche à sa fin. Tandis qu’on se lamente de perdre la vie, alors qu’on nous l’arrache en même temps que notre dernier souffle, il serait facile d’avoir été ici sans jamais prendre le temps de considérer ce dont on a fait partie. Ce serait la tragédie la plus absolue qu’on puisse imaginer.

Il est probable que si nous venions tous à disparaître tout de suite dans un nuage de fumée, la planète en serait grandement soulagée. En l’espace d’une centaine d’années, elle serait de nouveau la majestueuse et sublime démonstration de créativité et d’imagination qu’elle a toujours été. Il serait dommage que, de nouveau, personne ne soit là pour en témoigner de la façon dont nous, les humains, en sommes capables. La question n’est pas de savoir si nous survivrons, mais de déterminer quelle qualité de vie nous allons créer à travers ces efforts que nous ferons pour survivre.
Plus nous nous éloignons d’un alignement adéquat avec cette intelligence qui sous-tend nos vies, et plus la vie devient difficile. Si nous n’acceptons pas de changer, c’est en général non pas seulement parce que c’est une corvée, mais aussi parce que changer va à l’encontre de nos aspirations personnelles et de la poursuite de nos désirs et objectifs. Quand j’ai quitté mon dernier maître en Inde, après des années de pratique intensive en méditation et en yoga, il m’a demandé une toute dernière chose : que je rentre chez moi et que je continue à méditer pour le bien des autres. Au cours des années, de nombreuses personnes sont venues en retraite pour apprendre la méditation, et toutes, ou presque, espèrent que la méditation va d’une manière ou d’une autre enrichir leur existence. À la fin de chaque retraite, je leur explique deux principes fondamentaux sur lesquels reposent notre bien-être et notre progrès à venir.
Premièrement, si vous souhaitez continuer à placer la poursuite de vos désirs au centre de votre vie, il vous faudra être tout à fait réticents à faire du mal aux autres ou à vous-mêmes dans la poursuite de ces désirs, et ce pour sauvegarder votre bien-être à long-terme.

Deuxièmement, si vous pensez pouvoir tirer de la vie davantage que vous ne donnez, il est certain qu’au bout d’un certain temps la qualité de la vie va dégénérer. Quelle que soit la richesse de notre planète, sa capacité à donner n’est pas infinie.
Il se peut qu’il soit nécessaire de lire et relire ces lignes pour véritablement comprendre leur sens. Ces principes ne sont que l’expression d’une intelligence vivante qui sous-tend la vie elle-même. En les adoptant, nous pouvons retrouver un alignement adéquat avec cette intelligence et commencer à exercer ce changement que beaucoup appellent de leurs vœux.

Ce que je souhaite, c’est vous encourager à réfléchir à tout ça de la manière la plus sincère et la plus réaliste qui soit, de manière à chercher des solutions qui montreront la voie d’un avenir résolument positif et enrichissant pour nos vies, pas seulement pour nous, les humains, mais aussi pour tous les êtres qui partagent avec nous cette expérience extraordinaire : être en vie.

Previous
Previous

Seeing Our Challenges As Our Invitation to Evolve

Next
Next

All Night Meditation Vigils for Crisis at Christmas